Les équipements de protection individuelle (EPI) sont des outils permettant de protéger un individu contre un risque donné lors de la pratique de son activité professionnelle. Ce type d’équipement, qui peut être un vêtement de travail ou un accessoire, se distingue des équipements de protection collective (EPC). Dans cet article, nous allons parcourir les principales familles d’EPI ainsi que leurs usages dans les domaines du bâtiment, de l’industrie et tout autre corps de métiers qui requiert de prévenir des incidents.
Sommaire :
Dans le domaine du travail, la législation française prévoit avec l'employeur un Document Unique d'Évaluation des Risques Professionnels (DUERP). Celui-ci permet de recenser l’ensemble des risques liés aux activités des différents salariés. Cette charte guide ensuite l'employeur qui a le devoir d’éliminer ou d'amoindrir autant que possible les risques rencontrés par les ouvriers. Les EPI permettent d’apporter une part de cette sécurité au travail.
Le Code du travail préconise, quand cela est possible, une priorité à l’usage de protection collective face aux protections individuelles. Il y est aussi défini le besoin de minimiser les contraintes de l’ouvrier à qui ne doit être imposé le port d’un EPI qu’en cas de nécessité liée à son travail.
Dans ce cadre, l’on établit neuf principes généraux de prévention à suivre selon cet ordre :
Éviter les risques
Évaluer les risques qui ne peuvent pas être évités
Combattre les risques à la source
Adapter le travail à l'homme, en particulier en ce qui concerne la conception des postes de travail ainsi que le choix des équipements de travail et des méthodes de travail et de production, en vue notamment de limiter le travail monotone et le travail cadencé et de réduire les effets de ceux-ci sur la santé
Tenir compte de l'état d'évolution de la technique
Remplacer ce qui est dangereux par ce qui n'est pas dangereux ou par ce qui est moins dangereux
Planifier la prévention en y intégrant, dans un ensemble cohérent, la technique, l'organisation du travail, les conditions de travail, les relations sociales et l'influence des facteurs ambiants, notamment les risques liés au harcèlement moral et au harcèlement sexuel
Prendre des mesures de protection collective en leur donnant la priorité sur les mesures de protection individuelle
Donner les instructions appropriées aux travailleurs
La charge financière des EPI, incluant le coût, le contrôle et l’entretien, est à la charge des employeurs et des agences d'intérim (pour les ouvriers intérimaires). Tous les employés doivent être formés à l'utilisation des EPI par les employeurs. Les équipements de protection doivent respecter les conformités instaurées par un marquage CE obligatoire et le respect de certaines normes spécifiques (les normes européennes EN ISO).
Le contrôle des EPI s’effectue périodiquement par des personnes qualifiées, par un organisme agréé ou par le fabricant. Ces tests ont lieu durant la durée de vie de l'EPI. En fonction des équipements contrôlés, la fréquence, la nature et le contenu des contrôles périodiques obligatoires varient. Les résultats et la traçabilité sont ensuite documentés.
Sur les zones de travail, un panneau illustré d’un pictogramme doit signaliser le port obligatoire des EPI désignés. Ces panneaux sont ronds, cerclés de blanc, avec un logo blanc sur fond bleu. L'absence de panneau ne dispense pas du port des EPI.
Les équipements de protection individuelle sont catégorisables en plusieurs familles, selon la zone du corps qui doit être protégée. Fournisseurs et fabricants s’accordent sur le catalogue ci-dessous.
- Protection de la tête : Cela concerne les divers types de casques de chantier ou autres, les casquettes anti-heurts et les multiples accessoires associés. La protection de la tête inclut également les outils pour la protection des yeux (lunettes de protection, sur-lunettes, masques), la protection auditive (bouchons d’oreilles, casques anti-bruits), la protection du visage (écrans faciaux, visières) et la protection respiratoire (masques filtrants jetables ou réutilisables, appareils respiratoires)
- Protection des mains : Cela englobe tous les types de gants ou manchettes prévenant des risques chimiques, thermiques ou mécaniques qui incluent les gants anti-coupures ou les gants coqués.
- Protection des pieds : Tout ce qui gouverne les chaussures de travail (norme EN ISO 20347) et les chaussures de sécurité (EN ISO 20345) qui proposent un embout de protection des orteils.
- Protection du corps : Catégorie qui réunit les vêtements professionnels pouvant lutter contre le froid, la chaleur, les intempéries, les risques chimiques et concerne également les vêtements de haute visibilité.
- Protection anti-chute : Tous les dispositifs et accessoires anti-chute tels les harnais pour le travail en hauteur.
- Protections spécifiques : Ce sont les autres types d’EPI pour des besoins spécifiques comme les genouillères de protection de norme EN ISO 14404.
Outre ces grandes familles d’EPI, Il est possible de retrouver parmi eux 3 catégories régissant la gravité des risques rencontrés.
- Catégorie I : Protège des agressions (mécaniques, physiques ou chimiques) superficielles. Ce qui comprend les petits chocs ou les vibrations n'affectant pas les parties vitales ou qui ne sont pas susceptibles de provoquer des lésions irréversibles. Les protections contre le rayonnement solaire sont aussi concernées.
- Catégorie II : Protège des agressions graves et des chocs affectant les parties vitales ou qui peuvent provoquer des lésions irréversibles.
- Catégorie III : Protège contre les dangers mortels.
En plus du port obligatoire et avisé par l’ouvrier formé, il est nécessaire de respecter une bonne ligne de conduite pour maintenir le plus possible un haut niveau de sécurité sur le lieu de travail. Les EPI appropriés doivent être mis à disposition en quantité suffisante et couvrir tous les types de morphologie. Les choix des EPI doivent être fréquemment réévalués en fonction des changements de risques s’il y a modification du périmètre de travail (exercice avec de nouvelles machines ou de nouveaux matériaux).
Le maintien des EPI en bon état de fonctionnement, de propreté et d’hygiène est capital pour leur emploi sécurisé. Il faut également veiller à remplacer ou réparer les EPI dès les premiers signes de détérioration, dysfonctionnement ou usure. Dans le cas d’exposition aux risques chimiques ou biologiques, les précautions d’usages pour le déshabillage et la décontamination doivent être appliquées. Les EPI obsolètes, périmés ou irréparables doivent être détruits sans être mis au rebut. Notices d’utilisation et manuels d’entretien des équipements doivent systématiquement être mis à disposition. Le stockage doit être exécuté dans les conditions requises détaillées par le fabricant.
Enfin, il est important de renouveler régulièrement les formations liées à l’utilisation des EPI et de partager périodiquement sur le lieu de travail les bonnes pratiques énoncées jusque-là.
La vaste gamme d’équipements de protection individuelle est, comme nous venons de le voir, aussi régulée que capitale pour pérenniser un environnement de travail limitant les risques au maximum. Des casques de chantier pour le secteur du bâtiment aux chaussures de sécurité, en passant par les combinaisons de protection pour l’agroalimentaire ou les secteurs de la chimie, le choix des EPI appropriés à chaque métier sera toujours guidé par les différentes normes à consulter sur les articles concernés.