En dépit du savoir-faire des marques spécialisées dans la conception de chaussures de sécurité, nombreux sont les professionnels concernés, à un moment ou un autre, par les problématiques de maux de pieds. Cela se traduit par une gêne qui peut vite se changer en souffrance ponctuelle ou de longue durée pouvant parfois devenir handicapante. Afin de vous aider à percer à jour les causes de ces maux et surtout à comprendre comment les résoudre, nous allons détailler ici les bonnes pratiques à adopter lorsque vous portez des chaussures de sécurité. Cet article s'appuie sur le compte rendu livré par JLF Pro, dans le cadre des recherches effectuées autour de la protection du pied en milieu professionnel. Nous espérons ainsi attirer votre attention sur l'importance de la prévention des maux de pieds au travail.
Sommaire :
Si le pied est à la base de notre locomotion, c'est parce qu'il a un impact direct sur le bon fonctionnement de l'ensemble de notre corps. Autrement dit, un simple mal de pied peut avoir des répercussions directes sur nos articulations et entraîner par exemple des troubles musculo-squelettiques (TMS) au niveau du dos ou des membres. Nos muscles, nos tendons, nos nerfs et nos ligaments, sont alors directement concernés. Dans le cadre d'une activité professionnelle impliquant le port quotidien de chaussures de sécurité, les risques de douleurs sont démultipliés. Pas moins de 10% des blessures invalidantes déclarées sont dues à des entorses, perforations, écrasements ou lacérations, tandis que 15% sont causées par des glissades ou des chutes. Le reste des blessures professionnelles aux pieds se traduit par des callosités, des ongles incarnés, ou encore par une fasciite plantaire (douleur allant du talon à la base des orteils). Sont directement mis en cause : la position imposée sur le lieu de travail, le piétinement, une surcharge pondérale, des conditions difficiles ou simplement des chaussures inadaptées. Il faut aussi garder à l'esprit qu'une chaussure de sécurité ne peut être efficace qu'en prenant également en compte les semelles et chaussettes qui l'accompagnent.
Emprisonné à l'intérieur de la chaussure, le pied n'a plus la possibilité de respirer ni de se libérer de la position dans laquelle il est contraint. Cela peut entraîner l'apparition de mycoses ou d'ampoules dont il devient ensuite difficile de se débarrasser. Un simple inconfort peut survenir dès lors que l'on oublie de prendre en compte l'un des éléments suivants : la morphologie du pied, la posture adoptée au travail, la nature de l'environnement, et surtout les mauvaises pratiques des utilisateurs. L'étude de JLF Pro relève que 80% des professionnels portent des chaussures trop grandes. Elle souligne l'importance d'un laçage correct et d'un bon maintien du pied. D'autres causes peuvent apparaître lorsque la chaussure ne dispose par d'un niveau de protection adapté contre le froid ou qu'elle ne dissipe pas correctement l'humidité. Un pied qui transpire pourra plus facilement être sujet à l'apparition de mycoses qui se présentent sous forme de rougeurs aux orteils parfois douloureuses.
Si le réflexe de la plupart des professionnels touchés par les maux de pied est se précipiter sur une nouvelle paire de chaussures de sécurité, il suffit pourtant de bien choisir sa combinaison de chaussettes et de semelles. Ce sont elles que vous devez penser à renouveler au fil des saisons selon que votre pied a besoin de respirer ou d'être tenu au chaud. Même si ces accessoires ne sont pas considérés comme des EPI, leur importance est trop souvent négligée alors qu'elle est primordiale.
Lorsque les températures baissent, privilégiez les chaussettes en laine aux chaussettes en coton qui ont l'inconvénient d'absorber l'humidité, ce qui accentue la sensation de froid. En vous équipant de chaussettes en laine et bouclette, vous bénéficierez d'un isolant thermique naturel et hydrophobe, à séchage rapide. Il existe également des semelles en laine avec film aluminisé pour une sensation de chaleur accrue. De quoi éloigner tout risque d'engelures, même si vous travaillez dans des environnements à basse température où de simples bottes fourrées ne suffisent pas.
Si vos maux de pieds sont directement liés à votre position au travail, par exemple une station debout prolongée ou des piétinements, cela peut avoir des répercussions sur l'ensemble de votre corps et causer notamment des problèmes de dos. Des déplacements trop nombreux entraîneront aussi des douleurs, voire des troubles musculo-squelettiques (TMS) qui sont la cause principale des arrêts de travail. Vous pouvez y remédier en adoptant des semelles anatomiques assurant le maintien du pied et le soutien de la voûte plantaire, tout en absorbant les chocs et les vibrations. En associant des semelles anatomiques et respirantes à des chaussettes à base de Coolmax qui réduisent l'humidité, vous limiterez les risques d'échauffement du pied et la croissance des bactéries responsables des mycoses. Un spray désinfectant désodorisant est également conseillé pour éviter ce genre de désagréments qui peut causer des démangeaisons.
Enfin, le port de chaussures trop grandes et un mauvais laçage suffisent à provoquer des douleurs aux pieds liées à un manque de stabilité, voire des tendinites. Pour vous assurer que votre talon ne décolle pas et que votre pied ne glisse pas vers l'avant, il est conseillé d'utiliser un pédimètre afin de contrôler régulièrement votre pointure. Laissez une marge de 5 à 10 mm et optez pour la plus grande taille si vous vous trouvez entre deux. Vous devez toujours pouvoir passer un doigt derrière le tendon d'Achille. De la même façon, un laçage trop serré ou trop flottant peut causer de multiples désagréments : problèmes de circulation du sang dûs à une compression du pied, ampoules, inflammation des tendons, crampes, entorses, etc. Afin de bien lacer vos chaussures, vérifiez que votre talon est bien emboîté contre le contrefort et tendez les lacets en partant du bout, œillet par œillet, sans compresser le pied. Il est conseillé de renouveler le laçage toutes les deux ou trois heures si votre poste vous amène à effectuer beaucoup de déplacements, surtout en cas de changement brutal de température, car cela influe sur le volume de votre pied.