Découvrez l'inspirante histoire d’Hecham, un homme qui, de ses racines à Aurillac, a traversé le monde grâce à sa carrière remarquable dans la Gendarmerie.
Sommaire :
Après un parcours scolaire en BEP productique mécanique, Hecham s'engage en 2004, à 18 ans, dans la Gendarmerie. Plus précisément à Tulle (Corrèze - 19) en tant que Gendarme Adjoint Volontaire, marquant le début de son aventure dans les forces de l’ordre françaises.
Son affectation en Gendarmerie Maritime à L'Île Longue l'éloigne du cocon familial pour la première fois, une étape significative remplie de défis et d'anecdotes mémorables. Il raconte son premier trajet. Après plus de 15 heures de train, « j’ai demandé au contrôleur quand s’arrêtait le train, le voyage me semblait interminable ».
Il est ensuite affecté à Laroquebrou en 2005 puis au PSIG d’Aurillac. Sa détermination à progresser au sein de la Gendarmerie l'amène à réussir le concours en 2007, lui ouvrant la porte à une formation intense à l'école de sous-officiers de Chaumont l'année suivante. Cette période de formation, incluant dix mois d'enseignements théoriques et pratiques, suivi d'un stage opérationnel à Aix-en-Provence, lui permet de forger non seulement ses compétences techniques et tactiques, mais aussi son leadership, qui seront des éléments fondamentaux pour ses futures missions et responsabilités.
Son affectation inattendue à l'escadron de Gendarmerie Mobile d'Aubervilliers, éloignée de ses premiers choix, se transforme en l’une des périodes les plus marquantes de sa carrière. C'est là qu’Hecham forge des liens forts avec ses camarades, découvre une communauté soudée et réalise une évolution professionnelle significative, témoignant que les détours inattendus de la vie peuvent parfois mener aux expériences les plus enrichissantes.
Entre 2008 et 2018, Hecham sert comme gendarme mobile, avec des déploiements dans des lieux tels que St-Martin, la Nouvelle-Calédonie, la Guyane, la Corse, la Réunion, la Martinique, et la Guadeloupe. Ces missions variées lui permettent de renforcer son expertise et de vivre des moments forts avec un entourage partageant les mêmes valeurs que lui, notamment dans le sport.
Au cours de ces années, et plus précisément en 2013, Hecham décroche le Monitorat d'Intervention Professionnel, attestant ainsi de ses compétences dans les domaines du combat, du tir et des techniques d'intervention avancées. Cette qualification lui permet de transmettre ses connaissances et son expérience à d'autres gendarmes, une vocation qu'il poursuit encore aujourd’hui.
Il nous parle aussi de son stage de survie en Guyane avec l'antenne GIGN qui lui enseigne les notions de base de survie en milieu hostile, mais aussi l’optimisation d’un sac à dos pour une durée spécifique (24, 48, 72 heures). Il souligne l’importance des précautions simples, mais vitales grâce à des astuces précieuses en milieu tropical, pour la sécurité et le confort.
Il nous partage les risques omniprésents de la jungle comme la nécessité de placer ses rangers à l'envers le soir, pour éviter les rencontres désagréables au petit matin, type mygale à l'intérieur, l'incident d'un ami mordu par une chauve-souris pour avoir négligé de fermer son hamac ou l’utilisation de la mousse à raser sur les cordes du hamac pour garder les fourmis à distance.
« Ces situations sont folles et à 1000 lieux de nos quotidiens habituels ».
Là-bas, il participe à des opérations contre l’orpaillage illégal, missions qui demandent une endurance physique extrême, combinant des heures de navigation en pirogue et de marche dans des conditions climatiques aléatoires et difficiles. Ces interventions mettent en évidence la nécessité d’une préparation physique rigoureuse et la capacité à intervenir efficacement afin de neutraliser des sites illégaux dans des délais très brefs et avec peu d’indices sur la présence et l’organisation des orpailleurs.
Même si les gendarmes locaux les informent de la présence de ces sites d’orpaillage, ces missions impliquent des approches tactiques exigeantes nécessitant de longues marches à travers la jungle pour localiser et neutraliser ces sites clandestins, qu’ils trouvent la plupart du temps abandonnés à leur arrivée.
Ils leur incombent alors la destruction du matériel utilisé pour l’extraction de l’or pour éviter que ces lieux ne soient de nouveau utilisés pour ces pratiques.
Après Aubervilliers et ses diverses expériences aux quatre coins du monde, Hecham est affecté à Ouagadougou dans un rôle bien différent, dédié à la sécurité et à la protection de l'ambassade de France sur place ainsi que la garde personnelle de son ambassadeur.
Sur place, il alterne entre l’uniforme de gendarme en ambassade et une tenue civile ou low profile lors de ses missions de protection rapprochée. Il est équipé avec des armes identiques à celle de la Gendarmerie (SIG Pro 2022 et Famas). Cet équipement tactique a été amené à changer avec l’arrivée du GIGN (LBD, G36, etc.), prenant le relais de la garde de l’ambassadeur suite à la montée des tensions politiques du pays.
Il nous raconte son départ au Burkina Faso, son emménagement, son installation avec sa famille en novembre et son réengagement pour deux ans. Il devait se rendre à Tahiti en tant que gendarme Mobile, nous dit-il avec un peu de nostalgie.
Lorsque le ministère des affaires étrangères le contacte, il est à Saint-Astier, en recyclage avec l’escadron. Il apprend alors qu’il part à Ouagadougou dans quelques jours, « c’était ma première demande, mon premier agrément, je fonce ».
Suite à son départ entre 2020 et 2021, l’ambassade française se fait attaquer, un feu est déclaré au consulat. Ses successeurs et amis ont l’obligation de fuir leur logement pour se réfugier dans la safety room de l’ambassade.
Malgré ces péripéties, il attend sa prochaine affectation en tant que GSD (Gardes de Sécurité Diplomatique).
Son retour en France se fait à Villefranche-de-Rouergue, un choix « régional » mais pas localisé. Pour preuve, « Villefranche-de-Rouergue, je ne savais même pas que ça existait, mais ce sont les aléas de la Gendarmerie » nous dit-il en souriant.
Avec sa femme, ils souhaitaient la région toulousaine par affinité, mais il avait également envie d’un PSIG « qui bouge pas mal » et finalement, c’est plutôt bien tombé, car Villefranche fait partie du top 10 Occitanie.