L'industrie des EPI est bien plus qu'une simple question de style et de tendances. Derrière chaque vêtement de travail que nous portons se cache un processus de création complexe, une fusion d'art et de science, de créativité et de technique. L'une des facettes les plus fascinantes de cette industrie est la conception de ces EPI, une étape cruciale qui transforme des matières premières en pièces vestimentaires fonctionnelles et de protection.
Sommaire :
- Les Étapes de Fabrication du Vêtement de Travail
- Les Matières du Vêtement de Travail
- Le Traitement Chimique ou Mécanique
L'industrie du vêtement de travail est un univers à part, bien différent de la mode grand public (BtoC). Elle répond à des besoins spécifiques liés aux matières premières, de sécurité, de personnalisation et de quantité. Décortiquons ensemble les étapes cruciales de la fabrication d'un vêtement de travail.
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Au cœur de la création d'un vêtement de travail se trouve la matière première, également appelée composition. Cette dernière est essentielle car elle influencera grandement les caractéristiques finales du produit. Chaque matière première doit être clairement répertoriée sur l'étiquette de composition du vêtement.
Les matières premières se divisent en deux grandes catégories : les fibres naturelles et les fibres synthétiques.
- Les fibres naturelles proviennent de végétaux (coton, chanvre, lin) ou d'animaux (soie, cachemire, laine).
- Les fibres synthétiques sont créées par des réactions chimiques, comme l'estérification pour le polyester, ou la production de nylon, acrylique, lycra, élasthanne, cordura, etc.
Chaque fibre possède ses avantages et inconvénients, ainsi que des propriétés physico-chimiques distinctes, qui auront un impact sur le vêtement final. Certaines de ces propriétés peuvent être modifiées par des traitements chimiques ou mécaniques au cours de la phase de finition.
Le choix de la fibre dépend donc des caractéristiques souhaitées pour le vêtement de travail. Par exemple, le nylon serait déconseillé pour un pompier.
Après la sélection de la matière première, vient l'étape de la filature, qui transforme cette matière première en fil. Le fil peut varier en diamètre et en qualité, ce qu'on appelle le titrage, selon les besoins.
A cette étape, nous disposons de bobines de fil brut, mais le vêtement de travail final est encore loin. Le tissage ou le tricotage consiste à transformer ce fil en tissu. On distingue deux principales familles de tissus dans les vêtements de travail : le tissu maille et le tissu chaîne et trame.
- La maille, utilisée pour les t-shirts, polos, sweats, vestes polaires, est tricotée.
- Le chaîne et trame, qui compose notamment les blouses et les bleus de travail, est tissé.
Il est courant d'utiliser à la fois de la maille et du chaîne et trame sur un même vêtement professionnel, comme pour les parkas, avec une doublure polaire en maille et une extérieure en chaîne et trame.
Le traitement chimique le plus courant est la teinture, qui peut se faire de plusieurs manières, avec différents colorants selon la composition du tissu et le mode de teinture. Outre la teinture, il existe divers traitements chimiques pour conférer au tissu des propriétés qu'il n'a pas naturellement, comme le traitement déperlant, le retardateur de flamme ou l'anti-tâche.
Cependant, la durabilité de la plupart de ces traitements pose problème, car ils s'estompent avec les lavages et doivent parfois être réappliqués à l'aide d'aérosols spécifiques.
Le traitement mécanique modifie l'apparence ou la texture du vêtement de travail. Parmi les traitements mécaniques, on trouve le sanforisage (pour réduire le rétrécissement au lavage), le calandrage (pour ajouter de la brillance au tissu) et le gaufrage (pour créer un relief sur le tissu).
Après le traitement chimique et mécanique, nous obtenons du tissu fini, sous forme de rouleaux ou de balles. Les différentes parties du vêtement de travail sont alors découpées dans le tissu et assemblées lors de l'étape de confection. Chaque atelier de fabrication possède des spécialités liées à son parc de machines, à son organisation de production et à la qualité de sa main-d'œuvre.
Par exemple, la fabrication d'une parka nécessite plus de 50 opérations, avec environ 90 minutes de travail en atelier. Une chaîne de production de 60 à 70 postes est donc nécessaire, parfois avec des postes doublés pour maintenir la fluidité de la chaîne. La production de ce type est difficilement envisageable dans une petite usine de 50 personnes.
Chaque usine a ses propres contraintes, liées à ses capacités de production, son organisation et son carnet de commandes. Les principaux défis de la fabrication de vêtements de travail sont généralement la quantité minimale requise et les délais.
Les normes relatives aux vêtements de travail sont essentielles pour garantir la sécurité, la qualité et la performance de ces équipements destinés à protéger les travailleurs dans divers environnements professionnels. Pour s'assurer qu'un vêtement de travail répond aux normes requises, un ensemble de tests approfondis est effectué. Voici quelques-unes des catégories de tests les plus courantes :
- Résistance mécanique : Les tests de résistance mécanique sont essentiels pour évaluer la robustesse des matériaux utilisés dans les vêtements de travail. Les tissus sont soumis à des essais de déchirure, d'abrasion et de perforation. Ces évaluations garantissent que les vêtements peuvent résister aux contraintes physiques auxquelles ils seront exposés sur le lieu de travail. Par exemple, dans l'industrie de la construction, où les travailleurs manipulent souvent des matériaux rugueux, la résistance à l'abrasion des gants est cruciale pour éviter les déchirures prématurées.
- Résistance chimique : Dans des environnements où des produits chimiques dangereux sont présents, la résistance chimique des vêtements de travail est fondamentale. Les tests exposent les matériaux à différentes substances chimiques pour évaluer leur résistance. Cela garantit que les travailleurs sont protégés contre les éventuelles projections ou expositions à des produits chimiques corrosifs.
- Inflammabilité : Les vêtements de travail doivent être conçus pour minimiser les risques en cas de contact avec le feu. Les tests d'inflammabilité évaluent comment un matériau réagit à la chaleur et à la flamme. Pour les pompiers ou les travailleurs exposés au feu, il est essentiel que leurs vêtements ne s'enflamment pas facilement et qu'ils offrent une protection contre la chaleur.
- Isolation thermique : Certains métiers, comme ceux dans l'industrie sidérurgique, nécessitent une protection thermique. Les tests mesurent la capacité des vêtements à retenir ou à dissiper la chaleur pour assurer le confort et la sécurité des travailleurs dans des environnements chauds ou froids.
- Visibilité : Les vêtements haute visibilité sont courants dans des secteurs comme la construction et les services d'urgence. Les tests de visibilité évaluent la capacité des vêtements à être remarqués dans des conditions de faible luminosité. Ils vérifient la réflectivité et la fluorescence pour une meilleure visibilité, réduisant ainsi les risques d'accidents.
- Perméabilité à l'air : Pour les vêtements de travail portés dans des environnements où la respirabilité est importante, les tests de perméabilité à l'air sont effectués. Cela garantit que les travailleurs peuvent évacuer la chaleur et la transpiration tout en étant protégés.
- Résistance à l'eau : Dans des conditions météorologiques humides, les vêtements de travail doivent résister à l'eau pour maintenir les travailleurs au sec. Les tests d'imperméabilité évaluent la capacité des matériaux à repousser l'eau, évitant ainsi les sensations d'humidité et de froid.
- Tests de lavage : La durabilité des vêtements de travail est primordiale. Les tests de lavage simulent l'usure normale en exposant les vêtements à des cycles de lavage répétés. Cela garantit que les matériaux ne se dégradent pas prématurément après avoir été lavés à plusieurs reprises.
- Résistance à la traction : La résistance à la traction évalue la solidité du matériau en le soumettant à une force de traction. Cela garantit que les coutures et les fermetures éclair ne cèdent pas sous la pression, assurant ainsi la durabilité du vêtement.
- Protection contre les arcs électriques : Pour les travailleurs exposés aux arcs électriques, des tests spécifiques sont effectués pour évaluer la capacité des vêtements à résister aux décharges électriques. Cela contribue à réduire les risques d'électrocution sur le lieu de travail.
Ces tests sont cruciaux pour garantir que les vêtements de travail répondent aux normes de sécurité et de performance requises par différentes industries. Ils permettent aux travailleurs de se sentir en sécurité et à l'aise tout en exerçant leurs fonctions, quel que soit leur environnement de travail spécifique.
La fabrication d'un vêtement de travail est un processus complexe qui comprend quatre grandes étapes : la filature, le tissage ou le tricotage, le traitement chimique ou mécanique, et enfin, la confection. Chacune de ces étapes a ses spécificités et son importance dans la création d'un vêtement de qualité, capable de répondre aux besoins spécifiques de ceux qui le porteront.