Les maîtres-chiens d'avalanche sont un élément essentiel de toute équipe de sauvetage en montagne comme les PGHM de la Gendarmerie Nationale ou les sapeurs-pompiers. Ces personnels hautement qualifiés et leurs partenaires canins sont chargés de rechercher et de localiser les skieurs, les randonneurs et les snowboardeurs ensevelis dans une avalanche.
Sommaire :
Différentes entités du secours en montagne peuvent intervenir sur une avalanche, en fonction de la zone géographique. Les intervenants peuvent être :
La Gendarmerie Nationale avec les Pelotons de Gendarmerie de Montage ou de Haute Montagne (PGM/PGHM).
La Police Nationale avec les CRS montagne.
Les sapeurs-pompiers avec le groupe montagne (GMSP) ou le Groupe d'Intervention en Milieux Périlleux (GRIMP).
Des maîtres-chiens d'avalanche civils employés par les stations de ski et dépendent du département.
Le plan départemental du secours en montagne définit plusieurs zones géographiques qui déterminent les intervenants appelés :
Domaine skiable : maîtres-chiens d'avalanche civils.
Zone urbaine (route, bâtiment...) : sapeurs-pompiers
Zone montagneuse : la Gendarmerie Nationale intervient si aucune infrastructure n'est touchée, sinon c'est à la police d'intervenir.
Les acteurs intervenants sur un même territoire peuvent aussi décider de le partager en alternance. Les policiers peuvent, par exemple, assurer une permanence une semaine sur deux avec les gendarmes. Bien évidemment, en cas d'événement majeur, tous les acteurs du secours montagne peuvent se coordonner pour intervenir ensemble.
Professionnels hautement qualifiés, les maîtres-chiens d'avalanche travaillent dans les régions montagneuses comme les Alpes ou les Pyrénées. Il convient également de noter que le nombre de maîtres-chiens et de chiens de sauvetage peut varier en fonction de la saison et du niveau d'activité des stations de ski. Pendant la haute saison de ski, davantage d'équipes peuvent être déployées pour assurer la sécurité des skieurs, des randonneurs et des snowboardeurs.
Les missions d'un maître-chien d'avalanche varient en fonction de la saison et du niveau d'activité de la station de ski ou de la montagne où il est affecté (moyenne ou haute montagne, etc). Pendant la saison de ski, qui s'étend généralement de décembre à avril, le maître-chien et son chien de sauvetage commencent leur journée tôt le matin, en vérifiant la météo et l'état de la neige pour évaluer le risque d'avalanche. Lorsqu'une avalanche est signalée, le maître-chien et son chien sont envoyés sur les lieux pour commencer les recherches. Le chien utilise son odorat pour localiser toute odeur et signale à son maître lorsqu'il a trouvé quelque chose. Le maître-chien utilise alors un équipement spécialisé (sonde et pelle) pour creuser dans la neige et les débris afin d'atteindre la personne ensevelie. Une fois la personne enterrée localisée et secourue, le maître-chien et son chien retournent à leur base.
En dehors des missions de sauvetage, le binôme s'entraîne régulièrement pour se maintenir en parfaite condition. Le maître-chien peut également passer son temps à entretenir son matériel ou participer à des réunions avec les différents intervenants du secours en montagne. Parfois, le maître-chien d'avalanche participe, avec son chien, à des démonstrations et participe à la prévention du public sur les risques d'avalanche. Pendant la saison creuse, le maître-chien d'avalanche peut se former, mettre à jour ses compétences, entretenir sa forme et celle de son partenaire canin.
Dans l'ensemble, la vie d'un maître-chien d'avalanche est un mélange de périodes d'attente et de préparation, et de périodes d'action intense lorsqu'une avalanche est signalée et qu'il doit agir rapidement.
Les chiens utilisés pour le sauvetage en avalanche sont généralement des races dotées d'un odorat puissant et réputées pour leur nature amicale, obéissante et leur pugnacité.
Voici quelques-unes des races les plus courantes utilisées pour le sauvetage en avalanche :
Le Labrador Retriever : ces chiens sont connus pour leur fort odorat et leur tempérament amical. Ils sont également très faciles à dresser et sont souvent utilisés comme chiens de service, chiens de thérapie et chiens de recherche et de sauvetage.
Le Golden Retriever : comme le Labrador Retriever, le Golden Retriever est connu pour son odorat puissant et sa nature amicale. On retrouve beaucoup de golden retriever dans les chiens d'assistance, les chiens de thérapie et les chiens de recherche et de sauvetage.
Le flat-coated retriever : Gentil et dévoué, le retriever à poil plat est un excellent chien d'avalanche si son maître arrive à canaliser son enthousiasme et son énergie débordante.
Le berger allemand : Les bergers allemands sont connus pour leur grande intelligence, leur odorat puissant et leur loyauté. Ils sont choisis par les maîtres-chiens pour des rôles de chiens de police et militaires, chiens d'assistance et chiens de recherche et de sauvetage.
Bouvier bernois : Le bouvier bernois est un chien de montagne reconnu pour son odorat puissant et sa nature affectueuse. Ces chiens sont très appréciés pour la recherche de victimes d'avalanche malgré leur taille imposante.
Saint-Bernard : Cette race est emblématique dans la recherche de victimes d'avalanche. Pourtant, le Saint-Bernard n'est plus utilisé en secours montagne à cause de son gabarit trop imposant pour les opérations hélitreuillées.
Berger malinois : le berger malinois est sans doute la race de chien de travail la plus polyvalente. On le retrouve partout : chien policier, chien militaire, chien d'intervention, chien de garde, chien de troupeau... Pas étonnant qu'on le retrouve donc également à un poste de chien de recherche et de sauvetage !
Border collie: Vif, joueur, intelligent et facile à dresser, le border collie est une race idéale pour la recherche de victimes d'avalanche, d'autant que son physique est athlétique sans être imposant.
Beauceron : Puissant et endurant, le beauceron peut devenir un excellent chien d'avalanche à condition que son maître sache gérer son caractère dominant et lui dispense une éducation respectueuse et sans violence.
Berger blanc suisse : Puissant et robuste, le berger blanc suisse possède les mêmes qualités que le berger allemand, ce qui en fait un partenaire de choix pour le maître-chien d'avalanche.
Il convient de noter que tous les chiens ne sont pas adaptés au sauvetage en avalanche et que la sélection du chien est cruciale. Le chien doit avoir une forte envie de travailler, une bonne condition physique et la capacité d'évoluer dans des conditions extrêmes. Il ne doit pas être trop imposant pour pouvoir être hélitreuillé ou porté par son maître.
Le processus de formation d'un chien d'avalanche est long et exige un engagement important de la part du chien et de son maître. Les chiens commencent leur formation dès leur plus jeune âge, en apprenant les ordres d'obéissance de base et la recherche d'odeurs. Au fur et à mesure qu'ils progressent, ils sont entraînés à localiser des odeurs spécifiques, telles que l'odeur humaine, et apprennent à rechercher des personnes ensevelies sur différents terrains et dans différentes conditions de neige.
Le rôle d'un maître-chien d'avalanche est à la fois stimulant et gratifiant. Ces personnes et leurs partenaires canins jouent un rôle essentiel pour assurer la sécurité des skieurs et des snowboardeurs en montagne, et leur travail peut souvent faire la différence entre la vie et la mort. On sait qu'il est possible de retrouver indemne une personne ensevelie (hors blessure liée à l'avalanche) dans le quart d'heure qui suit. Au-delà, les risques s'amenuisent, alors chaque minute compte !
Pour les professionnels de la montagne civils (pisteurs-secouristes, gardiens de refuges, moniteurs de ski, …) et les sapeurs-pompiers, c'est l'Association Nationale Étude Neige et Avalanches (ANENA) qui s'occupe de la formation des maîtres-chiens d'avalanche. Pour obtenir leur brevet national de maître-chien d'avalanche, les apprenants doivent réussir deux modules. Le premier module de 40 heures (10 ½ journées) se déroule en présentiel dans le département de l'apprenant et consiste uniquement en des exercices sur le terrain. Le deuxième module de 88 heures (11 jours) se déroule en présentiel au centre de formation aux Deux Alpes (38) et alterne des phases théoriques avec des exercices pratiques.
Pour les gendarmes, la formation se déroule au Centre Nationale d'Instruction Cynophile de la Gendarmerie (CNICG), situé à Gramat dans le Lot. Les policiers, quant à eux, suivent leur formation au Centre National d'Entraînement à l'Alpinisme et au Ski (CNEAS) de Chamonix.