Réunies sous la norme générale EN ISO 20345, les chaussures de sécurité sont à distinguer des chaussures de protection (EN ISO 20346) et des chaussures de travail (EN ISO 20347). Les deux premières possèdent un embout de protection capable de résister respectivement à un choc de 200 et 100 joules, tandis que les chaussures de travail n'en possèdent aucun. C'est ce qui distingue notamment les chaussures de sécurité Jet S1P de S.24 des chaussures de travail Jalnigel O2 de Jallatte. Dans tous les cas, ces chaussures se caractérisent par des exigences fondamentales requises pour leur mise sur le marché, mais aussi par des exigences additionnelles qui ne sont pas obligatoires, mais qui leur confèrent des propriétés supplémentaires. C'est le cas des normes WR et WRU qui permettent d'identifier le degré d'imperméabilité d'une paire de chaussures. Nous vous aidons à comprendre comment les différencier.
Sommaire :
Toutes les chaussures de sécurité dites "hydrofuges", comme les chaussures répondant à la norme S3, bénéficient au minimum de la norme d'imperméabilité WRU (pour "Water Resistance of Upper"). C'est-à-dire qu'elles sont déperlantes et offrent une résistance à l'eau sur la tige, mais pas sur l'ensemble de la chaussure. La norme WR est donc une norme additionnelle qui désigne une paire de chaussures étanches garantissant une résistance à la pénétration de l'eau sur la chaussure entière. Elles sont imperméables et résistent à l'immersion.
Il faut donc tenir compte de l'environnement de travail pour déterminer quel type de chaussures privilégier. Les professionnels qui interviennent dans des milieux fortement humides (plombiers, ouvriers du BTP, livreurs, etc) auront tout intérêt à s'équiper de chaussures normées WR pour garder les pieds bien au sec.
Pour qu'un modèle de chaussures obtienne la certification WRU, il faut que la matière de sa tige (cuir, microfibre, toile, etc) réponde aux exigences de la norme en termes de résistance à l'absorption et la pénétration de l'eau. Le test de conformité s'effectue sur un prélèvement des matériaux composant la tige des chaussures. Il consiste à immerger partiellement ce prélèvement dans l'eau pendant une heure. La validation est obtenue si la tige a absorbé moins de 30% de la quantité d'eau dans laquelle elle a été immergée et que la pénétration de l'eau est égale ou inférieure à 0,2 g.
La norme WRU étant la moins exigeante en matière de protection contre les liquides, elle est beaucoup plus fréquente que la norme WR. On la retrouve dans des domaines tels que le BTP (gros œuvre, second œuvre), l'industrie, l'artisanat, les espaces verts ou même l'agroalimentaire. En revanche, si ces chaussures déperlantes protègent efficacement contre les éclaboussures et la pluie modérée, elles sont insuffisantes lorsque vous travaillez réellement les pieds dans l'eau. Sachez qu'à partir de 2022, l'emploi du marquage WRU se verra progressivement renommé WPA.
Avec les chaussures conformes au marquage WR, on se rapproche de l'étanchéité quasi parfaite... mais pas totale. En effet, même les chaussures normées WR qui attestent d'une forte résistance à la pénétration et à l'absorption de l'eau n'offrent pas un blocage complet du passage de l'eau. Cette fois, le test ne concerne pas l'immersion d'un simple prélèvement, mais bien de la chaussure entière. Il s'effectue durant 80 minutes dans un bac d'eau de 2 cm. Un second test consiste à effectuer jusqu'à 100 longueurs (soit environ 1000 pas) dans un bac de plusieurs mètres de long, avec une profondeur de 3 cm. La chaussure est alors montée sur une forme dynamique qui simule la flexion de la marche. Le marquage WR est obtenu si la surface totale de pénétration de l'eau ne dépasse pas 3 cm². Par l'intermédiaire d'une membrane spéciale hydrofuge, la norme WR peut venir s'ajouter aux caractéristiques de chaussures WRU, ou bien rendre imperméables des chaussures qui ne l'étaient pas initialement.
En cas d'hésitation, il est possible de trancher entre les normes WR et WRU en tenant compte de la propreté de l'environnement de travail. En effet, dans un milieu humide et salissant, mieux vaut opter pour un modèle doté d'un matériau extérieur lisse et facile à nettoyer. La nature de la tige est donc aussi à prendre en considération pour arrêter son choix. En toute logique, les chaussures offrant le meilleur niveau d'étanchéité restent les bottes de sécurité imperméables de norme S4 ou S5, entièrement en caoutchouc ou en polyuréthane. Des marques comme Jallatte, S.24, U-Power, Nordways, Portwest ou Gaston Mille en proposent de nombreux modèles sur notre boutique en ligne. N'hésitez pas à consulter notre article concernant l'évolution de la norme des chaussures de sécurité EN 20345 en 2022 pour en savoir plus.