L’agriculture biologique est un mode de production et de transformation à l’appellation contrôlée et encadrée par la réglementation européenne depuis 1991. C’est une méthode qui se donne comme objectifs le respect de l’environnement, de la biodiversité et du bien-être animal. Elle constitue une part importante du développement durable au sein de la production et de la consommation française. Elle concerne multiples secteurs agricoles et est régie par des exigences strictes. Découvrons dans cet article ses principaux aspects.
Sommaire :
L'agriculture biologique tire ses origines de l’impulsion d'agronomes, de médecins, d'agriculteurs et de consommateurs. C’est dans les années 1920 qu’ils initient un mode alternatif de production agricole, ce pour privilégier le travail du sol, l'autonomie et le respect de l’environnement. En 1981, l’agriculture biologique est officiellement reconnue par les pouvoirs publics français. Pour la prise en charge de l'organisation et du développement de ce mode de production, une Commission nationale est créée. Un règlement communautaire européen reprend les principes édictés en France et les appliquent aux productions végétales en 1991 puis aux productions animales de toute l'Europe en 2000.
L’axe principal d'une agriculture bio est le recours à des procédés de transformation visant à maintenir les qualités nutritionnelles à tous les stades de la fabrication. Ainsi, les produits bio ne comportent ni colorants, ni arômes chimiques de synthèse, ni exhausteurs de goût. Les additifs autorisés sont fortement restreints (au nombre de 47 contre 300 en agriculture conventionnelle). La plupart d’entre eux sont, de plus, d’origine agricole ou naturelle. Ils ne sont autorisés en bio que lorsque l’usage en est indispensable pour la préparation ou pour la conservation de certains aliments transformés. De même, l’enrichissement en vitamines, minéraux, antioxydants ou autres est interdit (en dehors des cas particuliers exigés par la loi, comme les petits pots pour bébé). Enfin, les traitements ionisants sont également interdits ainsi que l’usage de pesticides.
Outre la transformation alimentaire plus saine, l’agriculture biologique veille également au respect du bien-être animal. Un règlement européen encadre l’élevage animal pour s’assurer de pratiques respectueuses concernant la vie des animaux :
Cette éthique est également supervisée annuellement par des organismes certificateurs et des autorités de contrôle qui ont pour rôle de vérifier le bon respect de ces conditions.
Comme précisé plus haut, l’agriculture biologique permet d’éviter l’usage de produits de synthèse, d’additifs ou de pesticides pour un meilleur respect de l’environnement et de l'animal. Les pratiques agricoles sont axées autour de la prévention pour protéger les cultures des ravages, des maladies ou des mauvaises herbes. L’agriculture biologique favorise ainsi des variétés de semences finement sélectionnées pour leur résistance aux maladies. Elle emploie aussi des techniques de cultures spécifiques et spécialement adaptées ou encore des techniques mécaniques pour lutter contre les mauvaises herbes (travail du sol, désherbage thermique, etc). Pour lutter contre les organismes nuisibles, les alternatives biologiques sont préconisées. En dernier recours, lors de menace avérée, un produit de traitement phytopharmaceutique peut être utilisé pour le soin. Ces produits restent cependant d’origine naturelle.
Ces démarches de culture promeuvent un sol sain et fertile. En effet, la nutrition des sols à base d’engrais verts et de produits d’origine organique les rendent plus riches et favorables au développement des écosystèmes. Les organismes vivants du sol (vers de terre, champignons, insectes non nuisibles, hérissons et autres petits animaux) y bénéficient d’une activité et d’une biodiversité plus intense. La durée de vie du sol est également prolongée avec de tels facteurs, ce qui accroît son potentiel d’exploitation. Les sols sont donc plus riches, structurellement stables et aptes à la rétention de l’eau. Ce dernier point prévient de la sécheresse les cultures concernées. Les eaux servant aux exploitations sont par ailleurs plus saines. L’agriculture bio a également un impact positif sur le climat. Ses pratiques ont des conséquences bien moins graves sur le réchauffement climatique que les cultures conventionnelles. Elles assurent moins de rejets polluants ou de CO2 (qui retournent principalement dans le sol). Les émissions de gaz à effet de serre sont limitées grâce à l’absence d’utilisation de produits chimiques de synthèse.
En termes de professions, l’agriculture biologique favorise la création d’emploi. Le secteur offre une vaste sélection de carrières. Éleveurs, horticulteurs, maraîchers, viticulteurs et bien d’autres producteurs peuvent être impliqués dans le label bio. Ils auront pour la plupart en commun des tenues de travail adaptées, de la combinaison aux bottes, en passant bien entendu par les gants de protection.
Les modes de production biologique génèrent des produits de qualités sanitaires et nutritionnelles supérieures aux exploitations classiques. Les fruits et légumes assurent une meilleure teneur en polyphénols. Les produits laitiers sont plus riches en Oméga 3. Les viandes sont plus fortes en acides gras polyinsaturés. Des atouts indéniables pour une alimentation à la fois plus saine et savoureuse.
Ce gage de qualité suit un cahier des charges exigeant et régi par l’Union européenne. D’autres cahiers des charges (nationaux et privés) existent également, mais n’ont pas l’autorité du règlement CE n°834/2007. Cette réglementation européenne assure la transparence des méthodes de production auprès des consommateurs et indique les principes de production, d’élevage, de préparation, de distribution, d’importation, ainsi que la liste des produits, additifs et auxiliaires utilisés (pour la fertilisation, les traitements ou la transformation).
Les producteurs de l’agriculture bio doivent tous se plier aux contrôles par des organismes certificateurs agréés par les pouvoirs publics, ce afin de disposer des certificats correspondants. Les contrôles sont annuels (approfondis et inopinés) et veillent au respect du cahier des charges sur l’ensemble du système de production. En plus de ces contrôles annuels obligatoires, des contrôles ciblés et opérés par les services de l’État peuvent aussi avoir lieu.
Au bout de ces démarches, les produits issus de l’agriculture peuvent arborer un logo pour faire signe d’une qualité répondant aux conditions du label bio. L’étiquetage du logo européen (Eurofeuille) montre une application du règlement sur l’agriculture biologique de l’Union européenne. Depuis le 1er juillet 2010, le logo est obligatoire pour l’alimentation d’origine européenne suivant ses conditions de production. Le logo est systématiquement accompagné des informations sur le lieu de production et sur la référence de l’organisme certificateur. En supplément du logo européen, l’emblème AB facultatif peut être utilisé. Cela concerne les productions ne relevant pas du règlement européen, mais d’un cahier des charges français.
À une époque où le consommateur et les producteurs recherchent un mode de vie plus éthique et écologique, l’agriculture biologique permet à de multiples secteurs du milieu agricole de fournir des produits plus sains et responsables. Suivie et contrôlée, l’agriculture biologique est une valeur sûre du quotidien de nombreux professionnels et citoyens européens.